Balistite
En 1887, alors qu'il réside à Paris, Alfred Nobel invente et fait breveter la balistite.
Très tôt dans sa vie, il s'est consacré à l'étude des explosifs et a effectué à ce sujet d'importantes recherches, notamment au sujet de la nitroglycérine. Cette dernière fut découverte en 1847 par l'un de ses camarades étudiants, l'italien Ascanio Sobrero. Depuis l'or, il fut habité par l'idée par l'idée de maîtriser la nitroglycérine. Il décide avec son père Immanuel Nobel, scientifique lui aussi, de monter une entreprise de fabrication de nitroglycérine à Helenburg, en Suède. En cherchant à améliorer et faciliter les conditions d'emploi de ce produit dangereux, il invente le détonateur. Mais ces recherches n'empêchent pas la nitroglycérine d'être toujours dangereuse: en 1864 l'usine d'Helenburg explose, causant la mort de cinq personnes dont Emile Nobel,l'un des frères d'Alfred. Tandis que partout en Europe, des accidents de ce genre se multiplient, plusieurs pays règlementent, ou même interdisent, la production de nitroglycérine. C'est le cas de la Belgique, du Danemark, de l'Angleterre et de la Suède où se trouvait Helenburg. Bien que touchés par la perte d'Emile, les Nobel persévèrent. Alfred découvre alors que l'ajout de kieselguhr rend la nitroglycérine transportable et manipulable avec un minimum de risques. Son emploi est très sûr car l'explosion nécessite l'usage d'un détonateur : il vient d'inventer la dynamite, trois fois plus puissante que la poudre noire. |
Alfred Nobel
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Alfred Nobel, avec l'aide de financiers, crée alors dans le monde plusieurs sociétés. En France est fondée la société générale pour la Fabrication de la Dynamite, dont les comptes-rendus témoignent de la participation active de Nobel qui avait alors déménagé en France. Le développement de la dynamite est impressionnant : de 1867 à 1874, la production annuelle passe de 11 tonnes à 3120 tonnes. Pour Nobel, la prochaine étape est de remplacer la kieselguhr, produit inerte qui occupe 25% du volume de la dynamite, par une substance tout aussi efficace au niveau de la stabilisation mais active dans la combustion. La solution, c'est en 1875 qu'il la trouve avec le fulmicoton : ainsi naît une nouvelle dynamite appelée "dynamite gomme", plus puissante mais tout aussi stable.
A cette époque, les états-majors de tout pays recherchent une nouvelle poudre sans fumée. Jusqu'à présent ils fondent de grands espoirs sur le pyroxyle. Or, Nobel s'intéressait au pyroxyle, qui était le substrat de la nitroglycérine sur laquelle il fondait son activité. Après diverses expérimentations il invente une poudre utilisant deux explosifs importants : la nitroglycérine et la nitrocellulose : c'est la balistite, une poudre lente et sans fumée.
Mais cette réussite technique est mal accueillie : lorsque Nobel la présente au gouvernement français, il la refuse, car la Poudre B de Vieille avait déjà été adoptée sans que Nobel le sache. Lorsqu'il la présente au gouvernement anglais, il la copie après qu'Abel, un chimiste anglais ayant de bons rapports avec Nobel, eut accédé à des informations confidentielles sur sa fabrication : le produit dérivé qui naîtra est la "cordite". Enfin Nobel la propose au gouvernement italien, avec succès cette fois : elle est fabriquée dans l'usine Nobel d'Avigliana. Malheureusement cette époque est celle de la Seconde Guerre Mondiale : l'Italie, faisant avec l'Autriche et l'Allemagne partie de la Triple Alliance, était ennemie de la France. L'affaire se politise, s'envenime, et le laboratoire Sevran, important pour Nobel, est fermé par force. Nobel quitte la France pour San Remo, en Italie, après avoir été accusée de haute trahison contre la France et avoir reçu l'interdiction de poursuivre ses recherches sur le territoire français.
Mais déjà la balistite n'en était plus à son heure de gloire ; remplacée par la cordite, produit dérivé et amélioré, elle disparaît rapidement.
A cette époque, les états-majors de tout pays recherchent une nouvelle poudre sans fumée. Jusqu'à présent ils fondent de grands espoirs sur le pyroxyle. Or, Nobel s'intéressait au pyroxyle, qui était le substrat de la nitroglycérine sur laquelle il fondait son activité. Après diverses expérimentations il invente une poudre utilisant deux explosifs importants : la nitroglycérine et la nitrocellulose : c'est la balistite, une poudre lente et sans fumée.
Mais cette réussite technique est mal accueillie : lorsque Nobel la présente au gouvernement français, il la refuse, car la Poudre B de Vieille avait déjà été adoptée sans que Nobel le sache. Lorsqu'il la présente au gouvernement anglais, il la copie après qu'Abel, un chimiste anglais ayant de bons rapports avec Nobel, eut accédé à des informations confidentielles sur sa fabrication : le produit dérivé qui naîtra est la "cordite". Enfin Nobel la propose au gouvernement italien, avec succès cette fois : elle est fabriquée dans l'usine Nobel d'Avigliana. Malheureusement cette époque est celle de la Seconde Guerre Mondiale : l'Italie, faisant avec l'Autriche et l'Allemagne partie de la Triple Alliance, était ennemie de la France. L'affaire se politise, s'envenime, et le laboratoire Sevran, important pour Nobel, est fermé par force. Nobel quitte la France pour San Remo, en Italie, après avoir été accusée de haute trahison contre la France et avoir reçu l'interdiction de poursuivre ses recherches sur le territoire français.
Mais déjà la balistite n'en était plus à son heure de gloire ; remplacée par la cordite, produit dérivé et amélioré, elle disparaît rapidement.